Jouer des percussions: plus efficace que les antidépresseurs?

Une étude publiée dans PloS One valide scientifiquement ce que beaucoup de percussionnistes connaissait déjà : jouer des percussions en groupe produit des changements importants dans le bien être général, particulièrement dans l’amélioration de l’anxiété et de la dépression.

Des chercheurs britanniques ont inscrit à un groupe de percussions une trentaine de personnes, suivies pour des troubles dépressifs, à raison d’une séance pendant 10 semaines. Puis ils ont noté les changements psychologiques et biologiques (marqueurs de l’inflammation…) par rapport à un groupe témoin (qui n’a pas eu accès à ces séances).

Les résultats sont significatifs : les scientifiques ont constaté un changement positif de certains marqueurs biologiques, quant aux participants des groupes de percussions ils ont noté une amélioration de leur état dépressif ainsi qu’une meilleure capacité d’adaptation en société. Des résultats supérieurs à ceux des antidépresseurs, sans les effets secondaires associés.

Le faible nombre de participant et la méthode utilisée rend cette étude critiquable, mais elle a le mérite de mettre en lumière un véritable problème de société : nous consommons des antidépresseurs de manière excessive, en mettant de côté les thérapies alternatives.


 Quel est l’état de la consommation?

La France été dépossédé tout récemment de son titre de champion du monde de la prise d’antidépresseurs , mais ne nous réjouissons pas trop vite : 1 français sur 5 consommera des psychotropes dans l’année.


 Quels sont les effets secondaires?

Maladies cardio-vasculaires, troubles hépatiques, cognitifs… sans parler de la dépendance qui se met en place rapidement. Personne ne lit le petit papier dans la boîte de médicament (et pas seulement parce qu’il est illisible) : pourquoi se faire peur alors qu’aucune autre solution ne nous est proposé?


Est-ce vraiment inutile?

Tout n’est pas négatif : les antidépresseurs sauvent des vies. C’est une aide indispensable lors de dépressions profondes. Malheureusement trop de psychotropes sont prescrits pour des troubles mineurs. Cette fois ce sont des chercheurs américains qui ont démontré qu’il n’y a pas de différence de résultat entre une prise d’antidépresseurs et une prise de placebo chez des sujets présentant des troubles dépressifs mineurs.


Comment en sommes-nous arrivé là?

Notre société fabrique du mal-être et les labos pharmaceutiques surfent sur la vague : l’ investissement marketing et le lobbying pour ces produits est colossal.

C’est la rôle du généraliste ou du psychiatre de mieux informer le patient, mais nous avons également notre responsabilité : devenons acteur de notre propre guérison.


Quelles sont les alternatives?

Comme le montre l’étude sur les percussions : garder un contact social et s’exprimer en groupe est décisif.

Mais le chemin vers le bien être est plus ardu que cela, c’est un ensemble de levier qu’il faudra activer : relaxation (sophrologie, cohérence cardiaque…), alimentation, activité physique, psychothérapie, phytothérapie…

Vous pouvez retrouver les conseils détaillés dans le dossier Stress, Anxiété et Dépression.

Bonne santé à tous!

SOURCE: PLoS One. 2016 Mar 14;11(3):e0151136. Effects of Group Drumming Interventions on Anxiety, Depression, Social Resilience and Inflammatory Immune Response among Mental Health Service Users. Fancourt D1,2,3, Perkins R1,2, Ascenso S1, Carvalho LA3, Steptoe A3, Williamon A1,2.

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